Pause Longue

"Pose" ou "Pause" ?
Berceau de l'image, ville de naissance de Nicéphore-Niépce, inventeur de la photographie, la Ville joue volontairement sur les différents sens du mot.
"Pose longue" : (terme photographique) durée d'exposition relativement longue pour capturer une scène.
Rendez-vous tous les mois pour marquer une pause sur un sujet comme on capture une scène en photographie.
Episode 1 - Voeux du Maire et présentation du podcast
Pour ce premier épisode, nous recevons Gilles Platret, Maire de Chalon-sur-Saône, pour vous présenter ce nouveau format mais aussi ses vœux pour cette nouvelle année 2025.
Voeux du Maire et présentation du podcast
Pause Longue :
Bonjour et bienvenue dans Pause Longue, le podcast de la ville de Chalon-sur-Saône. Une nouvelle année débute et c'est donc l'occasion de lancer un nouveau format. Chaque mois, nous vous parlerons en profondeur d'un sujet d'actualité, d'un événement ou d'un projet en particulier. Pour ce premier épisode, nous recevons Gilles Platret, Maire de Chalon, pour vous parler un peu plus en détail de ce podcast, mais aussi pour, comme il est de coutume, vous présenter ses vœux.
Bonjour Monsieur le Maire et merci d'être avec nous pour ce premier épisode de Pause Longue.
Gilles Platret : Merci de votre invitation et bravo de l'initiative.
P. L : Avant de rentrer dans le vif du sujet, est-ce que vous voulez bien nous en dire un peu plus sur ce podcast ?
G.P : Ecoutez, je crois que l'idée c'était vraiment de réhabiliter le son. On vit dans un monde d'images, et d'ailleurs on le sait bien à Chalon, mais le son en dehors de toute image a aussi son importance. C'est un vecteur de connaissance et ça crée sans doute aussi une certaine intimité. Lorsqu'on écoute quelqu'un parler, on l'a dans sa proximité et je crois que c'est quelque chose aussi qu'on recherche. Il y a en tout état de cause cette idée qui colle complètement aux tendances du moment, parce qu'il y a un vrai développement en ce moment et c'est heureux.
Cette idée va aussi nous permettre d'apporter beaucoup d'informations non seulement aux Chalonnais évidemment, mais à toutes les personnes qui s'intéressent de près ou de loin à ce qui se passe à Chalon. Donc, je pense, c'est une initiative à la fois très contemporaine et très utile.
P. L : Et au niveau du nom, pourquoi Pause Longue ?
G.P : Parce que nous sommes la ville de l'image, voilà ! Faire une pause, alors on peut l'écrire de plusieurs façons vous savez, le mot pause, mais une pose longue, c'est aussi la référence, évidemment, à Niépce et la photographie ; et c'est aussi le moment si on l'écrit différemment, de se poser, en faisant une pause. Alors là, vous cherchez dans le dictionnaire avec tout ce que je suis en train de vous dire, mais on voit bien la polysémie de ce mot et ce qu'on veut, c'est vraiment créer une parenthèse voilà.
On écoute, et il y aura plein d'intervenants dans les mois qui viennent. On rentre dans une espèce de connivence, d'intimité. Ça nous isole peut-être du grand fracas et des turpitudes du monde qui nous entoure et qui n'est pas toujours très rigolo, et ça nous permet peut être de prendre une respiration, en tout cas, c'est tout à fait l'idée de Pause Longue.
P. L : Merci beaucoup pour ces explications. On va passer maintenant au cœur du premier épisode. On vient de terminer l'année 2024 qui a été très riche à Chalon. Est-ce que vous voulez bien nous citer quelques souvenirs marquants pour vous au cours des mois écoulés ?
G.P : Il y en a plein ! C'est vrai que c'est une année qui a été particulièrement riche, peut-être parce que c'est la première fois qu'on a autant d'événements dans la ville. On a dépassé les 1000 événements à la fois du fait des événements de la Ville et du Grand Chalon et des événements des associations. C'est vous dire qu'en fait, on a des souvenirs par centaines ; et les Chalonnais aussi parce qu'ils ont répondu très présents à tous les événements.
Alors évidemment, quand on est Maire, il y a des choses peut-être qu'on voit d'une manière un peu particulière. Si je devais avoir un grand souvenir, c'est évidemment le lancement du chantier de la cathédrale, parce que les visites de chantier que j'ai été amené à faire et je continue de faire m'ont mis en présence d'un édifice qui est en train de se renouveler totalement et qui va, et j'en crois les réactions des Chalonnais qui ont pu voir les photos que j'ai pu publier sur le sujet, qui va absolument créer un sentiment d'émerveillement, donc ça reste un temps fort, très important dans notre ville.
Mais il y en a plein d'autres en termes de solidarité, il y a aussi, je trouve, une recrudescence des événements de solidarité, parfois dans des contextes très compliqués, mais les Chalonnais ont été au rendez-vous.
Et tout ça, créé quand même le sentiment d'une ville, alors le mot est un peu galvaudé, où il fait bon vivre en tous cas, où les gens s'estiment entre eux et se donnent un bon coup de main, sortent entre eux et créent une espèce de solidarité, de connivence, de convivialité qui fait vraiment la saveur de notre ville.
P. L : Et si on regarde maintenant plutôt vers l'avenir, donc on entre dans l'année 2025. Est-ce que vous pouvez nous présenter vos vœux pour les Chalonnais ?
G.P : Je souhaite évidemment à chacune et à chacun de ceux qui nous écoutent une bonne année 2025. C'est une année redoutable sur le plan international en particulier. On est en train, je le dis peut être avec le regard de l'historien, de retrouver des époques qui étaient résolument dans notre passé, des époques parfois compliquées, des époques de grandes incertitudes, de grandes craintes aussi, de peur de la guerre en particulier parce que cette peur pèse.
Ce qui, moi, me paraît important, ce n'est pas de se dire qu'on va changer le monde à Chalon, mais c'est de se dire qu'on peut résister aux turpitudes, à la violence du monde en développant ici à Chalon, une espèce d'écosystème où on continue d'être ce que nous sommes, c'est à dire des gens plutôt sympa. C'est ce que toutes les personnes qui viennent à Chalon nous disent, et notamment les personnes qui viennent s'y installer en disant que finalement on met peu de temps pour se faire un réseau de bonnes relations, des gens ouverts, sympathiques.
C'est ce que sont les Chalonnais et je le crois en tout cas depuis très longtemps, c'est la marque de fabrique de cette ville, et bien c'est un atout face aux désordres du monde. Donc les souhaits que je forme pour les Chalonnais, c'est évidemment la santé, parce que c'est absolument indispensable c'est le bien le plus précieux de tous, mais c'est aussi que nous soyons en capacité les uns les autres de résister par nos événements, par nos réunions, par les occasions que nous avons de nous rencontrer, de nous retrouver à tout ce qui peut nous affecter parce que l'actualité est assez anxiogène.
Donc ça, ça peut se faire à l'échelle d'une ville, ça ne se fait pas uniquement avec la municipalité, même si on ne baissera pas la garde et on continuera de développer des événements dans notre ville parce que ça me paraît très important de le faire. Mais ça se fait aussi avec le monde associatif, avec le monde sportif.
On a eu des moments extraordinaires en 24 on en aura encore d'extraordinaires en 25 et tout ça nous amène quand même à penser qu'on est en capacité ensemble de faire quelque chose de bien qui nous permette de souffler, cette parenthèse dont on a besoin dans nos vies quotidiennes. Beaucoup de Chalonnais ont des soucis dans des situations familiales, sociales, économiques compliquées. Ça, c'est une réalité.
Je le vois souvent et souvent d'ailleurs, ils viennent me voir pour m'en parler, lorsque je vais dans les quartiers en particulier, dans le Maire en Direct, ou comme on me voit souvent dans nos manifestations. Et je me dis que quand une personne profite d'un événement qui est créé, elle rentre chez elle en se sentant mieux. Et bien c'est tout ce que je nous souhaite, qu'on ait 1000 occasions de nous retrouver et d'oublier un peu les soucis pour repartir avec une bonne humeur qui nous est si coutumière et dont on a tellement besoin.
P. L : Du coup, vous l'avez un petit peu abordé dans votre réponse, la prochaine question, c'était pour les personnes qui nous écouteraient en dehors de Chalon, est ce que vous leur diriez pour vous donner envie de donner envie de découvrir la ville ou alors même peut être de s'installer à Chalon ?
G.P : Un jour on m'a dit, c'était un Dijonnais qui me posait la question, c'est un journaliste de Dijon qui me dit : "Mais si vous aviez quelque chose à dire aux habitants de Dijon pour qu'ils viennent à Chalon?"
"Je leur dirais la chose suivante", lui avais-je répondu. "Ce qu'ils ne trouveront pas à Dijon et qu'ils trouveront à Chalon, c'est la capacité de se tremper les pieds dans l'eau en plein cœur de ville."
Quand on me demande de parler de ma ville à l'extérieur, je parle immédiatement de la Saône parce que c'est sans doute ce qui constitue l'artère principale de notre ville, que c'est un fabuleux moyen depuis la rivière de découvrir la ville. J'engage chacun à se servir des moyens que nous mettons notamment à disposition avec le secteur privé, l'été, pour pouvoir faire des balades sur la Saône.
La Saône nous donne aussi une magnifique lumière dans cette ville qu'on utilise régulièrement lorsqu'on inaugure des expositions, comme c'est le cas même maintenant depuis le début de l'année sur les quais Gambetta et des Messageries.
C'est aussi un élément vivant, alors en ce moment la Saône est un peu haute, parce qu'elle a ses moments de colère, mais c'est un moment rayonnant et je crois que si on veut profiter de la ville, il faut commencer par la rivière. Donc je pense que c'est vraiment un sentiment qu'on et vous savez, si on a fait tant d'efforts depuis dix ans pour rénover les quais de Chalon, c'est pour que la population en profite.
Vous savez, dès qu'il y a un rayon de soleil, les quais sont bondés, mais c'est aussi pour que les touristes et les gens qui veulent découvrir Chalon puissent le faire.
Et une fois qu'on s'est promené le long de la Saône, et bientôt vous savez qu'on pourra le faire sans rencontrer une seule route depuis Saint-Rémy, le quartier de Californie, jusqu'à Chalon Sainte-Marie, jusqu'au centre nautique et bien on pourra le faire parce que les travaux vont commencer sous le pont Saint-Laurent, donc on aura aucune route à traverser. Et bien quand on a fait ce cheminement là, on peut rentrer dans la ville ancienne et découvrir plein de merveilles. Donc voilà, c'est une ville qui se laisse découvrir, il faut juste prendre le temps de la balade et en plus cette balade, elle est illuminée par un patrimoine et je le redis par une convivialité chalonnaise qui constitue vraiment un atout extraordinaire pour qu'on puisse accueillir dans de très bonnes conditions.
P. L : Ce premier épisode, c'est donc aussi l'occasion d'inviter les Chalonnais à venir à vos vœux. D'ici la cérémonie, avez-vous quelques perspectives pour cette nouvelle année dans la ville à nous partager, sans peut-être trop en dévoiler pour qu'ils viennent ensuite à la cérémonie.
G.P : Alors d'abord, la cérémonie, c'est un moment de se retrouver. En soi, c'est déjà un événement, indépendamment de ce que peut dire le Maire.
Ce qui est sympathique, c'est qu'au départ, on invitait simplement les associations, les responsables associatifs, puis on s'est dit finalement, autant inviter toute la population parce que c'est quand même un moment important ce début d'année. Alors évidemment, c'est dans nos habitudes, mais on se revoit, on se retrouve, on se souhaite des choses agréables, et puis effectivement, comme vous le dites très bien, on peut se projeter sur l'avenir.
Je dévoilerai évidemment les chantiers qui vont être lancés cette année parce qu'on ne baisse pas la garde. La transformation de la ville se poursuit et on a cette volonté vraiment de la poursuivre jusqu'au bout de cette année 2025. Donc on aura un certain nombre de chantiers qui vont être dévoilés. On aura aussi, et j'insiste beaucoup là-dessus, sur l'engagement des agents de la collectivité et de nos services publics aux côtés de la population qui en a de plus en plus besoin.
Il y a un vrai besoin du service public, qu'assume le service public communal et intercommunal, donc on en parlera aussi. Et puis je rends hommage aux bénévoles associatifs parce qu'encore une fois, quand on voit leur degré d'engagement... On me dit "il y a une crise du bénévolat". Alors, c'est vrai, de temps en temps, j'entends des associations qui me disent "Oui, on a plus ou moins de souci pour trouver tous les bénévoles", mais je vois aussi des milliers de bénévoles qui s'engagent dans la Ville de Chalon, dans les clubs sportifs comme on a parfois du mal à le voir ailleurs.
Donc ça, cette idée collective que nous tenons entre nos mains et une partie de notre destin localement à Chalon, c'est quelque chose que je développerai, mais encore une fois, l'évènement, c'est de pouvoir tous se retrouver pour partager évidemment le verre de l'amitié, on boit à la nouvelle année et on souhaite le meilleur pour notre ville.
P. L : Donc ce sera le 23 janvier à 18h à la salle Marcel-Sembat.
G.P : Notre grande salle par dessus toutes, la salle Marcel- Sembat qui en plus accueillera quelques éléments qui nous feront profiter de pauses, là aussi, musicales puisque la musique va très bien avec la fête. Et c'est celle que nous cultiverons le 23 janvier.
P. L : Et pour terminer, on aimerait marquer une "Pause longue" à Chalon. On aimerait que chacun de nos invités en fin de podcast, puissent nous partager un lieu, une vue ou un moment qu'ils aiment particulièrement dans notre ville. Quel serait, ou seraient, les vôtres ?
G.P : Dans le tumulte du monde, il y a un endroit que j'adore à Chalon parce que c'est l'endroit au cœur de la ville, qui est souvent un cœur bruyant et qui est sans doute le plus calme de tous. C'est le cloître.
Il y a encore des Chalonnais qui ne l'ont pas visité, j'en ai vu il n'y a pas très longtemps. Je les ai engagés, en plus on ouvre très largement le cloître, quand vous avez le marché sur la place Saint Vincent dans les rues piétonnes, qui est un marché de rencontres, de rires, de discussions, un marché très bruyant dans le bon sens du terme, et que, à 50 mètres de là, vous êtes dans un silence presque total, avec une vue imprenable sur la cathédrale dans un cadre très naturel puisque l'herbe qu'on y a planté en fait un endroit de verdure aujourd'hui, et dans une architecture extraordinaire, vous avez le sentiment d'être hors du temps.
Si j'ai un lieu qui me vient à l'esprit spontanément pour répondre à votre question, c'est celui-ci. Il y en a plein d'autres. Je pourrais vous parler des levers de soleil sur la Saône qui sont toujours très impressionnants, lorsque dans l'axe du pont Saint-Laurent, on voit le soleil qui se lève à l'est.
J'ai plein de lieux comme ça dans la ville, mais spontanément, parce que peut-être, comme je l'ai dit dans cette émission, il faut aussi qu'on sache se protéger de la fureur du monde, un lieu comme le cloître est un lieu où on est en capacité de se ressourcer. En tout cas, c'est mon cas.
P. L : Merci beaucoup, Monsieur le Maire, d'avoir été le premier invité de Pause Longue.
G.P : Merci et puis bon courage à toute l'équipe pour que cette belle initiative s'épanouisse dans les mois qui viennent.
P. L : Vous venez d'écouter l'épisode de lancement de Pause Longue, le podcast de la ville de Chalon. Nous vous donnons rendez-vous en février pour le prochain. Et pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire l'interview de Gilles Platret dans le nouveau numéro d'Objectif Chalon reçu dans votre boîte aux lettres ou disponible sur chalon.fr et dans les lieux publics. À très bientôt.
Episode 2 - Bénévoles : portraits croisés
Un épisode consacré au bénévolat, à l'occasion de la première matinée de rencontre entre associations et bénévoles, organisée par la Maison des Associations en février dernier.
Julie, de la Protection Civile, présente à cet événement, échange avec Claudine, dont l'association va célébrer un anniversaire Chalonnais en 2025 : le bicentenaire de la mort de Dominique-Vivant Denon.
Pause Longue : Bonjour et bienvenue dans Pause Longue, le podcast de la ville de Chalon-sur-Saône. Chaque mois, nous vous parlons en profondeur d'un sujet d'actualité, d'un événement ou d'un projet qui anime notre ville.
Avec près de 800 associations à son actif, la ville de Chalon n'a pas à rougir de son tissu associatif. Elles s'investissent avec passion dans la vie du territoire à travers des projets et des événements et contribue à la douceur de vivre de notre ville.
En ce mois de février, une nouvelle initiative a vu le jour. Parmi celles déjà mises en place par la Maison des Associations le samedi 15, une matinée de rencontre entre bénévoles et associations était organisée afin de mettre en relation des volontaires et des structures qui en avaient besoin. 200 personnes ont répondu présent à cette invitation, venant discuter avec des associations chalonnaises de tous horizons, ce qui nous prouve bien tout l'intérêt et la satisfaction que l'on peut trouver à donner de son temps, mais aussi le besoin humain des associations pour pouvoir mener leurs projets à bien.
Aujourd'hui, pour nous parler de l'importance des bénévoles dans les structures associatives, nous recevons deux invitées Claudine Dubois, présidente de l'association des Rondes de Nuit, et Julie Fourneau, responsable de l'antenne chalonnaise de la Protection Civile.
P. L : Bonjour mesdames, merci d'être avec nous.
Claudine Dubois : Merci à vous de nous avoir conviées.
P. L : Avant toute chose, pour que les auditeurs puissent vous connaître, est-ce que vous voulez bien présenter vos associations ?
C.D : Eh bien, je suis, vous l'avez dit, présidente de l'association Rondes de Nuit. C'est une association qui a été créée il y a maintenant 21 ans. Nous avons fait, il y a tout juste 20 ans, notre première « Rondes de Nuit » en tant qu’électron libre associatif. Nous présentons chaque année, au cours d'une visite théâtralisée, l'histoire de la ville, soit un événement, un monument ou bien un personnage qui ont fait l'histoire de la ville. Nous faisons ça de façon ludique mais véridique.
P.L : Merci. Et vous Julie ?
Julie Fourneau : Et bien nous, nous sommes présents sur le territoire au niveau départemental, avec comme devise « aider, secourir et former ». On intervient au niveau de la population via différentes antennes locales pour notamment venir sur des postes de secours en cas de problème au niveau de la population, des sans abri, des jeunes et des moins jeunes sur l'intergénérationnel, mais aussi sur la notion de former aux gestes de premiers secours pour sensibiliser tout un chacun et les entreprises et mobiliser un maximum de citoyens aux gestes qui sauvent en tout cas.
P.L : Très bien, merci. Par rapport à vous personnellement, est-ce que vous pouvez nous dire depuis combien de temps vous êtes actives dans vos structures ? Vous l'avez un petit peu dit déjà !
C.D : Oui, sauf que les Rondes de Nuit n'est pas la première association dans laquelle je me suis investie. Je crois qu'en fait j'ai été baignée dedans toute petite, mes parents étaient déjà bénévoles et nous ont élevés dans le don de soi, de venir au-devant des autres. Dès le lycée je crois, j'ai fait partie d'une première association et depuis, je n'ai jamais arrêté.
Associations diverses, il y a eu des associations sportives, il y a eu des associations tournées sur l'enseignement avec mes enfants, et puis maintenant les Rondes de Nuit. Donc voilà, quand on tombe dedans tout petit, je crois qu'on ne s'en sort pas !
P. L : On ne s’arrête pas… ! Donc un spectre assez large d’associations.
J. F : Pour ma part, j'ai commencé en tout cas le bénévolat, il y a un petit peu plus de deux ans au niveau de la Protection Civile, c'est la première association qui a en tout cas gagné mon cœur et à laquelle j'ai donné mon temps en simple bénévole, en tout cas, j'ai commencé en tant que formatrice en secourisme parce que je suis aussi formatrice. Puis je me suis impliquée sur le volet secouriste et j'ai gravi les échelons par mon implication en devenant aujourd'hui responsable de cette belle antenne, mais c'est une implication toute nouvelle et je suis aussi jeune, mais c'était une volonté. Il fallait juste que je trouve la bonne association qui portait les valeurs que je souhaitais en tout cas développer autour de moi.
P. L : Et vous l'avez dit, c'est ça qui est intéressant aussi dans vos deux profils aujourd'hui, c'est qu'ils sont assez complémentaires. Donc nous, c'est ce qui est intéressant pour pouvoir parler du bénévolat de manière générale. Vous, vous êtes présidente de votre association et vous, bénévole engagée, est-ce que vous pouvez nous décrire un petit peu plus les rôles respectifs ? Vous êtes maintenant responsable d'antenne donc j'imagine que ce que le rôle a évolué, mais peut-être des spécificités qu'il y aurait vous en tant que présidente et vous en tant que bénévole.
C. D : Alors bien sûr, le rôle de président, bon, même si je n’aime pas bien, j'aime pas bien les titres en fait. Voilà, moi je gère cette équipe de « Rondes de Nuit » comme je gère ma famille, parce que d'abord j'ai la chance d'avoir une équipe formidable. Mais bien sûr, il faut avoir un meneur, un décideur, un représentant pour les partenaires, et donc ce rôle est complet, c'est évident. Il est complet, il est riche, et il ne s'arrête jamais. Enfin, je pense que vous, en tant que responsable, ça doit être pareil.
C'est vrai qu'on a toute une équipe à mener, on ne doit pas décevoir. C'est ça je pense le rôle le plus important, ne pas décevoir, ni nos partenaires, ni les membres de l'association. C'est en ça où le rôle de président, je dirais, à toutes ses valeurs, parce que c'est un don, c'est un don entier et on ne compte pas ni les tâches, ni le temps.
J. F : Alors moi, en tant que responsable, on a un rôle, on est les yeux supplémentaires des présidents, on a une antenne, en tout cas plusieurs antennes locales, le président ne peut être partout et il faut être représenté localement. Je vais avoir un rôle de manager et d'animateur d'équipe, je dois mobiliser en tout cas les bénévoles qui sont présents localement sur l'antenne et fédérer, et être présent aux différents événements, cérémonies qui peuvent être présentes sur le territoire et auprès de nos partenaires ; en tout cas, nous faire connaître et développer ce tissu partenarial et/ou mécénat pour qu'on puisse avoir une envergure un petit peu plus grande sur le territoire.
Le but, c'est aussi d'impliquer davantage les bénévoles, les recruter, ce que ne peut pas faire un président, il a des missions qui sont autres. Les responsables d'antenne, ce sont, en tout cas au niveau de la Protection Civile, leurs rôles de recruter sur différents biais, que ce soit sur du secourisme, sur de l'action sociale, en tout cas sur les envies et les appétences que peuvent avoir les bénévoles ; et on l'a très bien vu à « Associations, recherchent bénévoles", chacun venait avec des appétences différentes qu'on pouvait ou pas leur apporter.
On aime accueillir mais on aime garder nos bénévoles, c'est aussi l'image de marque qu'on souhaite avoir. Donc ça, c'est notre rôle, en tout cas en tant que responsable d'antenne, un petit chef d'orchestre, animateur…
P. L : et puis que chacun aussi trouve sa place, que ce soit vous côté associatif ou le bénévole qui va avoir envie de s’impliquer.
J. F : Exactement, il faut leur trouver leur place. On n’est pas là pour faire tout ; on les implique sur des postes de référents. Moi j'ai un poste de responsable d'antenne, c'est bien, mais j'ai besoin de référents sur des permanences, j'ai besoin de référents sur la gestion logistique, sur la gestion de la formation et comme ça, ça leur donne une importance et il y a un sentiment d'appartenance qui est aussi non négligeable pour eux.
C. D : Oui, il est important effectivement de cibler les compétences de chacun pour que chacun s'y retrouve. C'est vrai que dans le bénévolat, s'il y a plus de plaisir, s'il n'y a que des obligations, ça ne peut pas fonctionner. Donc effectivement, nous aussi, au sein de l'association, nous avons créé des commissions pour partager les tâches au mieux et chacun se retrouve dans une dans une commission particulière. Ça peut être de la couture, ça peut être de la logistique, ça peut être de la recherche historique et il est très, très important que chacun puisse donner le meilleur de soi et se trouve à l'aise dans le rôle qui lui sera confié.
P. L : Bien sûr, et dans tous ces rôles que vous venez nous décrire, parce qu'il y a quand même beaucoup de missions à accomplir, il y a peut-être des choses qui vous animent un petit peu plus que les autres ; même si j'imagine que forcément, vous aimez votre rôle, mais on a toujours des choses qui nous intéressent ou qui nous animent plus que d'autres. Qu'est-ce que vous préférez faire dans votre rôle ? Quels sont les moments que vous préférez dans la vie de vos associations ?
C. D : Alors tous les moments sont enrichissants, parce que je pense que si on est bénévole, c'est pour aller au-devant des autres, de s'enrichir personnellement, je ne le cache pas. C'est vrai que le rôle le plus important, c'est de mener à bien une équipe et puis satisfaire nos partenaires. Donc trouver, trouver des idées, c'est un challenge chaque année, trouver le petit élément qui va faire que c'est différent de l'année précédente et oui, se mettre des challenges, je trouve que c'est un bon carburant pour nous aider à mettre les bouchées doubles.
Et puis, on a la chance à Chalon d'avoir comme premier partenaire la municipalité, qui est un soutien fabuleux et on se doit, quand on est un tout petit maillon de l'animation de notre ville, de donner le meilleur et de donner satisfaction à nos partenaires, avant même de donner satisfaction je dirais à nos bénévoles. Je le fais presque passer en second en second tour, mais bon, ils sont quand même très présents.
P. L : Donc peut-être aussi la dimension créative aussi qui vous intéresse, trouver le sujet de la prochaine saynète…
C. D : Oui, Chalon est une ville riche en histoire, en patrimoine, en personnages. On ne peut en citer que quelques-uns. Cette année, nous allons célébrer le bicentenaire de la mort de Vivant-Denon, peu de Chalonnais connaissent vraiment Vivant-Denon, et c'est vrai que de faire découvrir ce personnage aux Chalonnais, c'est une adrénaline formidable. Donc c'est vrai que toutes les recherches, la mise en place d'une saison, c'est quelque chose que j'apprécie particulièrement.
P. L : Et vous Julie, quelles sont les choses qui vous animent le plus dans votre quotidien associatif ?
J. F : Alors moi il va être toute autre que les Rondes de Nuit, parce qu'on n'évolue pas du tout dans le même domaine, mais en effet, on est grandement sollicité par différentes associations et/ ou entreprises pour des événements, par exemple sur des postes de secours. Notre but va être justement de remplir par des secouristes ces postes de secours, et qu'il se passent le mieux possible.
On a différents partenaires, on fait des moto cross, on fait des postes de football américain, des postes de rugby… le but étant que tout se passe au mieux parce que derrière, il y a la vie de personnes et qui est en jeu, le but étant que chacun reparte en bonne santé chez lui.
Sans notre présence, ce sont des animations qui ne peuvent pas avoir lieu, donc déjà que ces manifestations puissent avoir lieu, c'est une grande fierté pour nous.
Ça, ce sont déjà des choses qui nous animent, nous bénévoles, ça nous rend heureux parce que ce sont des choses qui nous passionnent, nous sommes des passionnées de secourisme, sinon on ne serait pas investi dans ce type d'association. Et puis, moi, particulièrement en tant que responsable, c'est, aller au-devant avec les bénévoles qui le souhaitent, de nos partenaires pour les rencontrer, pour échanger et ne serait-ce que prendre la température auprès d’eux et passer du bon temps ; savoir qu'ils vont bien, que nous allons bien et qu'on peut créer ensemble des partenariats. Nous faisons par exemple la « Color Protec » qui a été déjà mise en place il y a deux ans, on la renouvelle cette année le 17 mai.
P. L : Je me permets pour les auditeurs, qui est une color run c’est ça ?
J. F : Qui est une color run c’est ça ! Avec une course en trois temps avec des lancers de poudre de couleur où on sollicite nos partenaires pour faire aussi un village en lien avec la protection, l'animation autour de la sécurité, des gestes de premiers secours et d'aller au-devant de nos partenaires de type assurance, de type don du sang, on travaille énormément avec l’EFS.
P. L : Ce sont des démarches très globales aussi, la création d'un événement, en tout cas tous les aspects auxquels on peut penser autour d'un événement.
J. F : Exactement, on associe des partenaires qui sont très larges, et ça c'est vraiment des choses qui sont importantes pour nous. On associe aussi la municipalité, très impliquée en tout cas auprès de nous, associations. On travaille en partenariat avec la vie associative, qui sont là avec les services, manifestations/transports, qui nous mettent aussi à disposition un grand, grand nombre de matériels pour que nous puissions toujours et peu importe le moment, faire nos manifestations dans de bonnes conditions. C'est un travail quotidien qui prend du temps, mais sur lequel on aime prendre ce temps.
P. L : Vous me faites une transition parfaite pour la prochaine question, parce que c'est là-dessus que je voulais enchaîner. C'est souvent ce qu'on entend et qui est une réalité j'imagine, en tout cas pour la plupart des gens, le manque de temps quand on veut s'engager.
Vous qui êtes dans la vie active et vous qui avez toutes générations dans les Rondes de Nuit, quels seraient vos conseils et qu'est-ce que vous diriez à des personnes qui manquent de temps ou en tous cas qui n'arrivent pas à dégager du temps alors qu'elles auraient la volonté, comme nton peut faire ? Quels seraient vos conseils ? Quelle est votre expérience par rapport à ça ?
C. D : La passion nous aide à trouver le temps, tout simplement. Je veux, je peux, je dirais ! C'est un peu brutal, mais c'est ça. Moi j'ai la chance d'être retraitée aujourd'hui, mais ça n'a pas toujours été le cas et j'ai toujours trouvé le temps d'un investissement total dans les tâches qui m'étaient attribuées. Mais c'est sûr que bon, par exemple, pour parler des Rondes de Nuit, les Rondes de Nuit sont un peu comme un iceberg, la face immergée représente une infime partie de ce que demande réellement une association.
Dès qu'une saison est terminée, la suivante est en gestation. Moi je sais que personnellement, je pense Rondes de Nuit en permanence. Ce n'est pas tant le travail physique qui est prenant, mais je me suis rendue compte que depuis que je suis présidente de l'association les Rondes de Nuit, mon esprit est toujours envahi par les Rondes de Nuit, mais c'est parce que je pense que je le veux bien.
Je vais vous dire au-delà du travail, il faut penser, il faut se projeter et voir la réalisation finale, et ça, ça nous aide beaucoup. Alors, c'est vrai, ça demande de l'organisation, mais je pense qu'au niveau du temps, il y a quelque chose qui n'est pas à négliger, c'est la famille, la famille du bénévole. Moi j'ai un mari qui a été très impliqué dans la vie associative. Nous avions chacun notre association qui nous demandait chacun beaucoup de temps, mais nous étions solidaires l'un de l'autre et ça, c'est une chance, mais mes enfants aussi sont impliqués et pour des conseils, pour des idées, pour des soutiens ; et c'est vrai que je ne sais pas vous, mais moi souvent je dis « Je peux pas, j'ai Rondes de Nuit ! », donc c'est vrai qu’on trouve du temps quelque part, mais on en enlève dans d'autres endroits, c'est évident.
P. L : Alors le conseil c'est peut-être aussi d'essayer d'impliquer ses proches quand soi-même on veut l'être ? Pour trouver l'aide dont on a besoin.
C. D : C'est plus facile. C'est vrai.
J. F : Pour ma part, je ne sais pas si j'ai vraiment de conseil à donner, si ce n'est que de le faire avec envie, et de ne pas s’imposer à un rythme que l’on ne saurait tenir, de se rendre disponible en fonction de sa vie privée. C'est important de garder du temps pour soi et de ne pas tout donner aux associations. En tout cas, c'est le conseil que je donne quand je reçois de nouveaux bénévoles en entretien. Donc quand on ne peut pas donner ce temps-là, on ne le donne pas et on le garde pour soi, c'est aussi important pour sa santé mentale.
P. L : Et puis aussi pour, j'imagine, être efficace au mieux dans son rôle, il faut que l'équilibre soit là aussi à un moment donné.
J. F : Exactement. Il ne faut pas reprocher, il ne faut pas se reprocher le temps qu'on aura donné à cette association ou à l'événement sur lequel on aura participé, parce qu'on aura les reproches derrière, à la maison, ce n’est pas le but. Le but étant de prendre 100 % de plaisir quand on vient participer à un événement, qu'il soit sur un poste de secours ou au niveau d'une action sociale. Le but étant qu'on ait aucun reproche à avoir. Nous on fonctionne via une application qui s'appelle « E Protec » où on met nos disponibilités et nos indisponibilités. Les plannings, ou en tout cas nos manifestations, qu'elles soient sociales, de formation ou de poste de secours, sont notées et nos bénévoles se mettent sur ces postes ou sur ces événements et comme ça personne n'est forcé à faire quoi que ce soit. S'ils ne sont pas disponibles, ils ne se mettent pas dessus. On ne force personne. Bien sûr qu'à un moment donné, si le poste n'est pas rempli, on va les solliciter, on va faire un petit peu d'appel au secours et si c'est pas ok, ce sont un petit peu nous, les responsables, qui prenons le relais et assurons, nous le S.A.V et les postes manquants. Mais le but étant vraiment de toujours garder comme a pu le dire Claudine, ce plaisir, c'est indéniable, si on prend pas de plaisir, on ne revient pas et c'est vraiment pour moi un peu le leitmotiv.
P. L : J’allais venir à une question sur le partage, le plaisir, ça rejoint un petit peu ! C'est je pense, une valeur centrale dans le bénévolat, dans l'associatif : le partage. Est-ce que vous pouvez nous citer un ou plusieurs souvenirs marquants de votre parcours associatif ?
C. D : C'est une question colle, mais puisque vous la posez, je vais tâcher d'y répondre. Bon, me viendra à l'esprit plus facilement des souvenirs sur les Rondes de Nuit, puisque c'est une association que j'ai quand même particulièrement à cœur, puisque j'en suis la fondatrice. Une saison particulière nous a tous marqués au sein de l'association, c'est la saison de la Banque de France. J'avoue que lorsque Monsieur le Maire nous a proposé de faire quelque chose autour de la Banque de France, je n'étais pas très motivée parce que c'est un domaine que je ne connaissais absolument pas. Mais lorsque les portes de la Banque de France se sont ouvertes et que j'ai circulé d'une pièce à l'autre, je voyais déjà toutes les saynètes, et c'est vrai que nous gardons un souvenir merveilleux de la saison à la Banque de France.
Dans d'autres associations, j'ai plein de merveilleux souvenirs. Avec mon mari, nous faisions partie d'une association de jeunesse et sports et nous organisions chaque année des camps de ski pour adultes et jeunes avec des petits handicaps, et c'est vrai que les voir descendre les pistes de ski, c'était pour nous une grande victoire.
J'ai plein, plein de souvenirs ! Je pense que pour vous c’est pareil, à chaque manifestation, vous avez des rencontres, vous avez des souvenirs qui sont merveilleux.
J. F : En effet, on a à chaque manifestation des rencontres qui sont toujours plus enrichissantes les unes que les autres. Par contre, j'aurais un moment ou en tout cas une période, au sein de la Protection Civile qui a été assez exceptionnelle, j'ai participé aux Jeux Olympiques, cet été, pendant huit jours où en tout cas, nos équipes et moi-même avons été mobilisées à Paris sur différents événements, sur différents sites olympiques.
C'était éprouvant, c'était exténuant, mais c'était grandiose. On a vu des épreuves olympiques, on a rencontré des gens formidables, on a rencontré des bénévoles de la Protection Civile et d'autres associations de même intervention que nous de la France entière. C'était très enrichissant. On est revenu grandi, on a vraiment vécu des moments inoubliables. Donc voilà, le plus gros fait marquant de ces dernières années et de ma, finalement, faible ou petite partie associative puisque ça ne fait que deux ans que je j'interviens en tant que bénévole, mais le fait est assez marquant pour moi.
P L : C’est assez notable ! Et bien, on va se recentrer un petit peu maintenant, plus sur notre ville. Et là j'aurai une question qui va s'adresser plus à Julie, puisque vous en aviez parlé tout à l'heure, et moi aussi en introduction, je voulais revenir sur la matinée du 15 février sur la rencontre bénévoles/associations.
Est-ce que vous, vous avez pu recruter à cette occasion ? Est-ce que vous avez senti une dynamique particulière ? Est-ce que l'événement vous a intéressée, a été bénéfique pour votre association ?
J. F : Alors oui, la dynamique était incroyable. Il y avait énormément de monde, tant au niveau des associations que des potentiels bénévoles. Pour ma part, j'ai rencontré en bénévoles intéressés, neuf personnes, que j'ai sollicité et que je rencontre.
P. L : Je me permets juste, je rappelle qu'en plus c'était trois heures, de 10h30 à 13h30. Ce qui est assez bien pour trois heures d'événement !
J. F : Exactement sur un petit laps de temps de cinq minutes en plus pour échanger dans un brouhaha assez impressionnant. J'ai contacté ces personnes et je les reçois un petit peu chaque jour, en fonction de leur emploi du temps et de mon emploi du temps pour concrétiser ou non leur projet d'intégrer la Protection Civile, parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, il faut que leur envie et leur appétence puissent correspondre à ce qu'on propose, sinon ce n’est pas grave, on a connaissance d'autres associations qui pourraient combler leurs envies et on les oriente volontiers ; mais c'est quelque chose qui a été très bénéfique et qui en tout cas donne une belle image des associations du territoire.
P. L : Merci, c'est intéressant d'avoir votre retour. On s’approche doucement de la fin de l'épisode. J'aimerais que vous puissiez nous partager là, on est en début d'année 2025, des projets ou des événements importants qui vont avoir lieu pour vos associations tout au cours de cette année.
C. D : Alors cette année, nous avons un partenariat absolument inattendu. Nous avons un partenariat avec le lycée Emiland-Gauthey, qui cette année vont nous faire des costumes pour notre saison 2025, et ça, c'est la première fois puisque jusqu'à présent nous étions autonomes. Nous avions des petites mains qui faisaient les costumes et là, cette année, ça nous enlève quand même, pas une épine, mais une aiguille du pied ! Parce que ces jeunes se sont mis au travail pour les Rondes de Nuit et ça, pour moi, j'en ai même eu beaucoup d'émotions parce qu'ils ont travaillé tout de suite. On leur a donné le thème, ils ont commencé par faire des dessins, on a sélectionné les dessins, on a sélectionné les étoffes ensemble, plutôt eux, parce que je dis « c'est pour vous, il faut que vous ayez envie, que vous aimiez travailler votre projet ». Et donc ça, c'est un joli partenariat. Et puis bien sûr, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, nous serons autour de Vivant-Denon. Donc un partenariat forcément avec la municipalité, avec le musée Denon, avec l'école Vivant-Denon.
L'année dernière, nous avions mis la barre un peu haut parce qu'on était très honoré de participer aux 80 ans de la Libération. Je me suis dit l'année prochaine, on fera quelque chose qui génèrera moins de stress, moins d'adrénaline, mais je crois qu'il y en aura largement autant.
P. L : Et sur les 80 de la Libération, je précise aussi que le lycée Emiland-Gauthey, là on parlait de la section mode avec laquelle vous collaborez, et ça a déjà été le cas l'année dernière pour de la création de tenues à l'occasion des 80 ans de la Libération, pour la municipalité, mais c'est intéressant aussi de montrer ces collaborations.
C. D : Ah oui, les collaborations, vous parliez des associations, nous on a la chance d'avoir un vestiaire assez important puisqu'on a fait des représentations qui vont du Moyen Âge jusque jusqu'au XXᵉ siècle et il est important de pouvoir faire des échanges avec des associations, leur prêter des costumes. Voilà, à chaque fois qu'on peut mutualiser notre matériel, on le fait volontiers.
Ça, c'est important aussi parce que le tissu associatif à Chalon est tellement important qu'en fait on est toujours, on est toujours en lien avec, avec quelque chose.
P. L : C'est possible de mutualiser, quand on le peut en tous cas.
C. D : Je trouve que c'est encore un plus dans le bénévolat et dans le monde associatif.
P. L : Et du côté de la Protection Civile, qu'est ce qui va se passer cette année 2025 ?
J. F : Alors, sur cette année 2025 où on est présent ou près de Souffle d'Or, qui organise une journée intergénérationnelle le 23 avril prochain et qui convie ses bénéficiaires et la Maison des Seniors pour une journée où ils réunissent jeunes et moins jeunes pour sortir ces aînés de l'isolement. On est présent auprès d'eux pour aller dans un premier temps les chercher chez eux et les ramener au Clos Bourguignon et passer une journée avec eux, les faire danser avec un petit goûter, il y aura des danseuses, des jeunes de la Maison de quartier et voilà, on les fait sortir de l'isolement.
Et puis, comme on l'a évoqué tout à l'heure, on a notre color run, la Color Protec qui sera le 17 mai prochain, sur laquelle on va tout bientôt communiquer et où tous les Chalonnais seront conviés autour du lac des Prés Saint-Jean pour venir courir, sous le soleil je l'espère, et se sensibiliser aux gestes de premiers secours auprès de nos équipes dans une ambiance chaleureuse.
Après, on sait que l'été, on est toujours sur une période assez intense au niveau de nos postes de secours, donc on sera sur tous les fronts et ce sera globalement cette color run notre plus gros projet cette année, mais qui nécessite un très gros travail…
P. L : …et beaucoup de préparation !
Très bien, écoutez, on va voir une dernière question. C'est la question qu'on aimerait avoir en question signature du podcast. On va marquer une « Pause Longue » à Chalon. On aimerait demander à chacun de nos invités s'ils veulent bien nous partager un lieu, une vue ou un moment qu'ils aiment, particulièrement dans la ville de Chalon. Donc c'est une question un petit peu colle, comme celle de tout à l'heure… ! Vous pouvez prendre le temps d'y réfléchir, mais c'est ce qu'on aimerait demander à chacun de nos invités.
C. D : Donc effectivement, c'est une question colle puisque moi je suis toujours surtout tournée sur le patrimoine et l'histoire de la ville. Mais il y a un lieu que j'affectionne particulièrement, c'est le jardin géobotanique, au cœur de la ville et je trouve que cet écrin de verdure apporte tellement de sérénité, de calme, de plaisir en plein cœur de la ville.
C'est une chance exceptionnelle. Il est magnifiquement entretenu et moi j'aime particulièrement y aller seule ou avec mes petits-enfants et c’est un bel endroit de la ville.
J. F : Eh bien, elle m'enlève les mots de la bouche parce que pour habiter juste à côté, c'est exactement le même lieu auquel j'aime emmener mes enfants après l'école ! Mes enfants adorent courir, se tâcher… il est très animé l'été, très calme en hiver, au cœur de la ville. C'est un endroit où on sait s'y reposer.
P. L : Merci pour votre partage, et merci à vous d'avoir été avec nous pour cet épisode de Pause Longue, le podcast de la ville de Chalon. On ne doute pas que ces témoignages vous aient donné envie, alors n'hésitez pas à vous rendre sur chalon.fr, dans la rubrique bénévolat, où des formulaires sont à votre disposition pour proposer de votre temps, mais aussi si vous êtes une association qui est en recherche de bénévoles.
Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour marquer une Pause Longue sur un prochain sujet. A bientôt.
Episode 3 - Rencontre avec le Conseil des Jeunes
Ambre et Tiana, nos deux invitées, vous expliquent tout sur le Conseil des Jeunes !
Elles abordent, entre autres projets, le voyage à Caen et sur les plages du débarquement, organisé par le CDJ à l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, célébré en ce mois de mai.

Episode 4 - Bicentenaire de la mort de Vivant-Denon
Plongez avec nous au coeur du musée Denon et de sa nouvelle exposition "Le crible et la fourmi", à l'occasion du bicentenaire de la mort de Dominique Vivant-Denon.
On parle aussi du musée en général et des activités à faire cet été !
Pause Longue : Bonjour et bienvenue dans Pause longue, le podcast de la ville de Chalon-sur-Saône. Ici, nous vous parlons en profondeur d'un sujet d'actualité, d'un événement ou d'un projet qui anime notre ville. Pour cet épisode, on va faire un grand bond dans le passé. Le 4 janvier 1747, Dominique Vivant-Denon naissait à Chalon. Homme aux multiples facettes, premier directeur du Louvre, il inventa la muséographie moderne et lança la mode de l'Egyptomanie. Avec Nicéphore-Niépce, il est l'un des Chalonnais les plus célèbres. 2025 signe le bicentenaire de sa mort, et à Chalon différentes actions rendent hommage à cette figure incontournable. L'essentiel se passe dans le musée chalonnais qui porte son nom et qui lui consacre depuis le 2 juillet une exposition "Le Crible et la fourmi". Pour retracer ensemble son parcours et vous donner envie de découvrir cette exposition en cours, nous sommes avec Brigitte Maurice-Chabard, directrice des musées et Fiona Vianello, médiatrice culturelle.
Bonjour. Merci d'être avec nous.
Brigitte Maurice-Chabard et Fiona Vianello : Bonjour.
P. L. : Avant de parler spécifiquement de l'exposition en cours, on va poser un petit peu de contexte pour les auditeurs. Est-ce que vous pourriez nous présenter le musée Denon rapidement ?
F. V. : Oui. Alors le musée Denon à l'origine, c'est en fait une école de dessin. Elle a été créée par Jean-François Carbillet en 1821. Donc ça a été une des premières écoles de dessin avec des collections d'oeuvres d'art en son sein qui servaient pour les ateliers artistiques des élèves. Et puis ensuite, l'école de dessin va déménager rue Fructidor, où on a encore l'actuelle Ecole Media Art et devenir un musée sous l'impulsion de Jules Chevrier qui était président de la Société d'histoire et d'archéologie à l'époque. Et donc on va avoir ce musée qui va être créé avec des collections archéologiques et des collections beaux arts.
P. L. : Merci ! Le musée porte donc le nom de Dominique Vivant-Denon. Est-ce que ça a toujours été le cas ou est ce qu'il a pris son nom un peu plus tard, et pourquoi ?
F. V. : Il a pris ce nom un petit peu plus tard, en 1895. En fait, le successeur de Jules Chevrier cherchait une personnalité locale, une personnalité forte, chalonnaise, et donc il va choisir Dominique Vivant-Denon pour ce musée. C'est ce qui a permis également d'avoir un fonds d'art graphique dédié à Denon, avec un enrichissement de ses collections au fil des années.
P. L. : On va revenir un petit peu sur l'exposition en cours maintenant. Depuis le 2 juillet, vous consacrez une exposition avec un titre qui est assez original, "Le Crible et la Fourmi". Vous pouvez nous en dire un petit peu plus pour expliquer aux auditeurs ce nom plutôt original ?
B. M. C : Alors, je précise tout de suite ce n'est pas une fable de La Fontaine inédite ! C'est en fait la marque de collectionneur de Dominique Vivant-Denon. Depuis sa jeunesse et au cours de ses multiples voyages il a collectionné, que ce soit des fragments archéologiques de poteries, des médailles, des monnaies, mais également des dessins puisqu'il faisait des relevés d'édifices; et au cours de sa vie, il va les analyser et les classer, les ordonner. Il a choisi cette image de collectionneur puisqu'il le dit dans son récit, entre autres en Italie : "Comme la fourmi, j'ai collecté". Il collecte comme la fourmi régulièrement, et ensuite il va passer toutes ses découvertes au crible de son savoir. Donc c'est cette double image qui a servi à la marque de sa collection qu'il a apposée sur les œuvres de sa propre collection quand il habitait Quai Voltaire à Paris.
P.L : Ok, on comprend un petit peu mieux ce nom. Dans les différentes salles de l'exposition, on retrace les grandes étapes de la vie de Vivant-Denon. Est ce que vous pouvez nous les décrire dans les grandes lignes pour donner envie aux gens de venir les voir en détail ?
B. M. C : Oui, alors cette exposition, elle a un sens un peu particulier. J'en ai donné l'explication pour le titre principal, mais elle a un sous-titre : ce sont les relations de Vivant-Denon avec sa province, c'est-à-dire la Bourgogne, et on a voulu à travers cette exposition, montrer que Vivant-Denon, même s'il va donc être chargé d'un pouvoir au sein de la culture française très important, quand il va être sous l'Empire, a toujours un regard attentif à sa province et particulièrement Chalon-sur-Saône.
Il n'est que de préciser qu'il va encourager l'école de dessin que l'on vient d'évoquer, qui a une source plus ancienne même que 1821. Dès 1790, on veut créer une école de dessin à Chalon-sur-Saône, à l'image de celle de Dijon qui sera patronnée par Devosges. Donc Denon est très attentif à cette école de dessin. Il va même fournir des copies d'antiques en plâtre qui sont envoyées dans toutes les écoles de dessin de France et particulièrement à Chalon, pour servir de modèle aux élèves, mais également des gravures. Et de ce fait, il va récompenser aussi les élèves en faisant frapper des médailles. On sait que son rôle à la tête de l'Hôtel de la Monnaie, la monnaie de Paris, est très important, et ces monnaies, il va les adresser donc aux élèves pour les encourager. Et ça rentre tout à fait dans son esprit tout à fait novateur, d'instituer une politique culturelle qui met en avant le travail de tous les artistes.
Il le dit également dans une lettre à Bettine, qui était donc sa maîtresse italienne : "Avant moi, les artistes mourraient de faim" et grâce à ses commandes, alors on pense aux grands travaux de la colonne Vendôme, de la Fontaine de la Bastille, etc. mais plus modestement, la frappe de monnaie aussi permettait à des artistes de travailler et d'avoir un revenu. C'est aussi ça Vivant-Denon !
P. L. : Et donc c'est ce parcours de vie qu'on suit au fil des salles du musée.
B. M. C : Exactement, avec des personnalités bourguignonnes qui vont l'accompagner. Je pense tout d'abord à la personnalité de l'abbé Buisson qui est son précepteur, qui est d'origine dijonnaise, quelqu'un d'extrêmement érudit qui a fait ses lettres classiques et qui connaît parfaitement également le domaine de la monnaie, des médailles et qui va l'accompagner, par exemple, lors de son voyage à Naples et en Sicile. Donc il y a cette personnalité bourguignonne qui est intéressante aussi. C'est un musicien et c'est un aspect qu'on connaît un petit peu moins de Denon. Il va énormément écouter les concerts et au théâtre bien sûr, mais les concerts, c'est très très important pour lui. Et vraisemblablement, il a fait la connaissance d'ailleurs de Bonaparte dans le salon de Joséphine, qui tenait un salon, et en particulier un salon musical. Donc ça, c'est aussi très important, cette facette là. Donc toute sa vie est rythmée comme ça, de belles rencontres entre différents artistes, les dessinateurs, les peintres, sculpteurs, mais aussi des musiciens.
P. L. : Là, vous parlez de certains aspects de la vie de Denon qui ont été moins abordés. C'est peut être aussi le cas de l'axe que vous, vous mettez en avant, c'est-à-dire les relations qu'il avait avec la Bourgogne. Pourquoi mettre plus ça en avant dans cette exposition ? Ça l'a été moins dans d'autres expositions qui lui ont été consacrées ?
B. M. C : Tout à fait. Il y a eu une très très grande exposition qui a été réalisée en 1999 au musée du Louvre qui s'intitulait "L'œil de Napoléon" sous la houlette de Pierre Rosenberg et de Marie-Anne Dupuy-Vachey, et effectivement, cet aspect là a été moins souligné. Il y a eu ensuite d'autres expositions plus modestes et surtout des colloques qui ont été consacrés à Vivant Denon, et cet aspect là a été moins souligné. Dans le cadre du bicentenaire, je pensais que c'était intéressant de faire redécouvrir donc, à nos compatriotes, comme on disait à l'époque, l'intérêt de Vivant-Denon pour sa province, qui peut être multiple. J'ai évoqué l'école de dessin, mais il va avoir aussi un regard par exemple sur la manufacture du Creusot, qu'il va solliciter plusieurs fois pour faire des tests de fontes d'œuvres d'art comme les reliefs de la colonne Vendôme. Les résultats ne seront pas à la hauteur de ses espérances, mais il va encourager la manufacture du Creusot à se lancer dans la fonderie d'art et ça sera effectif en 1810, quand on va faire couler des lions pour la fontaine de l'Institut à Paris, quai Conti, ce qui sera l'Académie française.
P. L. : Oui donc c'est intéressant aussi pour les Chalonnais, les grands Chalonnais, de voir dans le musée qui porte son nom, tout ce qui a été fait aussi de sa part pour la région.
B. M. C : Bien sûr ! Et en même temps quelque chose que l'on a un petit peu oublié, parce que ce sont des œuvres qui rythment un petit peu la vie politique, mais donc Vivant-Denon a fourni des modèles et a suivi la réalisation de bustes commémoratifs comme le buste de l'architecte Gauthey qui a été coulé en bronze et qui se trouve maintenant dans nos collections, pour montrer toute l'importance de cet ingénieur qu'était Emiland-Gauthey. De la même façon, quand, après la chute de l'Empire, évidemment, on va retirer les bustes de l'Empereur dans les salles du conseil municipal, il va donc, à la demande du maire de Chalon-sur-Saône passer commande à un sculpteur qui s'appelle Bosio, qui avait déjà travaillé pour l'Empire, mais qui va continuer à travailler sous Louis XVIII ; le buste de Louis XVIII va être réalisé en marbre spécifiquement pour la salle du conseil de Chalon-sur-Saône et c'est lui qui supervise les travaux. Donc voilà, il répond toujours à la demande des Chalonnais.
P. L. : Pour des personnes qui connaitraient déjà bien le musée ou l'histoire de Denon ou qui peut être avaient envie de venir voir l'expo, vous pouvez quand même leur conseiller la visite puisque vous avez des objets qui sont inédits, qui n'ont jamais été présentés. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?
B. M. C : Oui. Alors aussi, l'intérêt de cette exposition, c'est que nous sommes rentrés en contact avec une branche de la famille Brunet-Denon, qui est donc bien sûr la famille directe de Vivant-Denon, puisque c'est donc les descendants de Vivant-Jean qui est son neveu, son premier neveu ; et qui donc possède des œuvres qui ont été conservées dans la famille, qui n'ont jamais été montrées au public. On a la chance dans cette exposition, entre autres, de redécouvrir un très beau buste de Vivant-Denon, un portrait de Vivant-Denon, qui est un modèle en plâtre patiné façon terre cuite, qui est vraisemblablement de l'artiste chalonnais Guillaume Boichot, qui a été présenté aux salons parisiens en 1804 et qui n'avait jamais été retrouvé, et qui se trouve maintenant dans la famille et que l'on va découvrir pour la première fois.
D'autre œuvres aussi importantes comme un portrait, encore une fois de Vivant-Denon façon camée. On aimait beaucoup faire référence à la glyptique et se faire représenter selon les modèles antiques, c'est à dire de profil, sur les médailles, et on a l'impression que le portrait de Vivant-Denon est taillé dans une pierre d'agate, et donc c'est un très beau portrait qui a été réalisé entre autres à la manufacture de Sèvres, puisqu'il est peint sur porcelaine.
Voilà deux exemples, ou encore un dernier, un petit objet qui semble anodin, qui est une superbe loupe qui a été offerte par Napoléon à Vivant-Denon et qui comporte à l'arrière une mèche de ses cheveux qui a vraisemblablement été rajoutée à la mort de l'Empereur. Lorsque l'on a réalisé son masque mortuaire il a fallu enlever les cheveux de Napoléon, évidemment on les a conservés pieusement, il y a tout un culte des reliques qui est opéré à cette époque là et donc il y a une mèche de cheveux qui se retrouve dans cette petite loupe en or qui est complètement inédite et qui a échut en partage à son neveu Vivant-Jean, qui est présentée aussi pour la première fois au public.
P. L. : Donc on vous encourage vivement à venir découvrir ces œuvres inédites. Pour une question un peu plus personnelle, est-ce que vous, il y a une œuvre qui vous parle particulièrement dans cette exposition ou à laquelle vous tenez particulièrement ?
B. M. C : On va interroger Fiona plutôt !
F. V. : Alors pour moi, l'œuvre qui a attiré le plus mon regard, c'est une gravure de Dominique Vivant-Denon qui représente Lepeletier Saint-Fargeau, qui était un révolutionnaire et qui va faire une figure de martyr. Donc c'est une très belle gravure d'un visage, on a toute la profondeur des noirs et des blancs, et j'avoue, moi, c'est mon œuvre coup de cœur.
B. M. C : C'est une œuvre importante historiquement aussi pour la région, puisque c'est une gravure qui a été commandée par le Comité de Salut Public à Vivant-Denon puisqu'il est devenu graveur national des faits de la Révolution. Mais surtout, il va s'en servir pour pouvoir récupérer ses biens qui avaient été mis sous séquestre quand il était en Italie. Il est revenu en 1793 se justifier auprès du Comité de Salut Public en disant qu'il était parti en Italie, non pas comme fuyant la France et la Révolution, mais parce qu'il avait des missions, entre autres, de dessiner des œuvres d'art, mais il est revenu avec ses biens qui étaient confisqués. Donc il va récupérer ses biens, entre autres en Bourgogne, grâce à cette gravure, puisqu'il va la diffuser, il va l'offrir à Chalon-sur-Saône, il va l'offrir surtout à la mairie de Givry, et grâce à cette gravure qui est particulièrement appréciée par le maire de Givry, il récupère tous ses biens et entre autres, ses vignes auxquelles il était très attaché.
P. L. Et vous ? Est ce qu'il y a une œuvre qui qui à laquelle vous tenez particulièrement, qui vous parle particulièrement dans l'exposition ?
B. M. C : Il y en a plusieurs, mais peut-être le buste de Boichot, enfin, le portrait de Vivant-Denon par Boichot, parce que c'est une œuvre qui est vraiment extrêmement sensible et on comprend qu'elle ait été conservée dans la famille parce qu'on découvre un Vivant-Denon tel que nous le décrit Stendhal, c'est à dire "l'aimable Monsieur Denon", qui était certes un diplomate, qui était quelqu'un de très cultivé, mais qui en société, avait ce côté affable et plaisant, et on aimait beaucoup à l'inviter lors de repas et dans les salons, et c'est ce côté-là, très souriant, que l'on découvre à travers le portrait de Guillaume Boichot.
P. L. : On va dévier un tout petit peu du sujet. Là, les auditeurs ne le voient pas, mais on est devant une porte qui a été récemment rénovée il me semble. Est-ce que vous pouvez nous dire, parce que ça vous donnera sûrement envie de venir la voir après les explications, quelle a été la rénovation de cette porte ?
B. M. C : Fiona a précisé qu'on se trouvait au cœur de l'école de dessin de Chalon-sur-Saône et effectivement, Carbillet, qui en a été le professeur donc à partir de 1821 a eu à cœur de donner à cette école de dessin un petit peu de majesté, en prenant modèle bien sûr sur les réalisations propres au décor Empire. Nous avons dans cette école de dessin un ensemble de portes sculptées qui est absolument remarquable et dont on a entrepris l'étude en 2024, et l'on a pu donc parfaire la restauration de deux vantaux et qui montrent bien sûr toute la qualité de ce style Empire que l'on va retrouver dans bon nombre d'hôtels particuliers, mais que l'on trouve ici dans cette salle, donc destinée aux élèves pour qu'ils s'en inspirent également. L'intérêt aussi, c'est que certains dessins de Carbillet, montrant donc des esquisses préparatoires de ces portes, se trouvent conservés au musée Carnavalet à Paris. Donc elles sont bien documentées, mais ce sont les débuts vraiment de ces restaurations, puisque nous avons encore beaucoup de portes à restaurer !
P. L. : Vous en aurez donc d'autres à découvrir au fil des années ! Pour terminer, là on est en plein été, on est au mois de juillet, à l'heure où on tourne. Il y a plein d'activités qui se passent dans les musées, au musée Denon et au musée Niepce aussi dans l'été. En plus de l'exposition que vous proposez, il y a aussi des visites guidées, des ateliers, est-ce que vous voulez nous en parler un petit peu ?
F. V. : Alors autour de l'exposition, on a créé un rendez-vous hebdomadaire, donc à partir du 23 juillet, tous les mercredis de l'été jusqu'à fin août, on propose des visites commentées de l'exposition à 14h30, donc des visites qui sont gratuites et sans inscription. On propose également des visites un peu plus affinées le dimanche, ça c'est le deuxième de chaque mois. Et puis en visite plutôt en soirée, on aura le jeudi 7 août où il y aura également une visite commentée de l'exposition à 18h sur inscription. Pour les familles, pour le jeune public, à partir de neuf ans, on aura un livret-jeu qui sera disponible à l'accueil du musée sur demande et qui permettra de découvrir les œuvres phares de l'exposition de manière ludique, avec des explications historiques, des petits croquis à faire en salle... de quoi occuper les plus jeunes et aussi parfaire les connaissances des adultes...
P. L. : ...qui ont gardé une âme d'enfant !
F. V. : Voilà ! Le but, c'est que les deux trouvent leur compte dans ce livret-jeu. Et puis, en dehors de l'exposition, on a aussi des ateliers qui sont proposés pour le jeune public tout l'été. Donc on a des ateliers pour les 6-8 ans et pour les 9-12 toujours gratuits sur inscription, et ça, ça sera chaque lundi et jeudi des vacances. On n'a pas choisi le thème de l'exposition, mais ça sera sur la mosaïque et sur les créatures fantastiques. Donc à chaque fois, deux heures de pratique plastique où les enfants peuvent repartir avec une petite réalisation chez eux.
P. L. : N'hésitez pas à vous adresser directement au musée Denon pour réserver ces ateliers. On va passer à notre dernière question du podcast qui est la question signature qu'on pose à tous nos invités. On va marquer une "Pause Longue" à Chalon et on aimerait que vous nous partagiez un lieu, un moment que vous aimez particulièrement à Chalon. Vous pouvez prendre le temps d'y réfléchir...
B. M. C : Question colle... !
P. L : C'est ce qu'on nous dit à chaque fois, "C'est une question colle !" Vous pouvez dire le musée Denon, mais ce serait un peu tricher !
B. M. C : J'évoquerais peut être... alors on est à Chalon-sur-Saône, on n'est pas à Paris, mais on a notre petite île aussi. Donc Saint-Laurent qui est vraiment une petite parenthèse dans la ville et on a un regard sur cette ville qui est très différent depuis entre autres les anciens bâtiments de l'hôpital, et on a une découverte de ses quais qui est assez exceptionnelle et c'est peut-être une des vues que je préfère sur Chalon-sur-Saône.
F. V. : Et pour ma part, je dirais peut-être, alors ça fait suite à ce qu'on a évoqué aussi, mais l'école d'art où j'ai pu suivre certains cours, où j'ai pu faire mes études et c'est vrai que c'est un lieu qui permet plein d'approches et plein de pratiques aussi artistiques pour les plus jeunes comme pour les plus grands et pour les étudiants aussi. Donc c'est vrai que moi c'est un lieu qui m'est assez cher aussi à Chalon-sur-Saône.
P. L. : Merci beaucoup ! Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire pour cet été, entre toutes les autres animations qui sont prévues à Chalon, vous pouvez aussi faire une visite au musée Denon. En lien avec le bicentenaire de la mort de Vivant-Denon vous pouvez aussi admirer le massif de la Tour du Doyenné. Chaque année, un dessin est réalisé avec des fleurs et cette année, c'est donc le célèbre Chalonnais qui est représenté. La troupe théâtrale des Rondes de Nuit, qui réalise chaque été un spectacle sur une thématique chalonnaise a également choisi de lui rendre hommage cette année. Enfin, n'hésitez pas non plus à faire un tour dans l'autre musée de Chalon, le musée Nicéphore-Niépce qui lui aussi a une nouvelle exposition depuis la fin du mois de juin.
Merci d'avoir suivi ce nouvel épisode du podcast de la ville de Chalon et rendez-vous très bientôt pour marquer une "Pause Longue" sur un prochain sujet.